Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
A la poursuite du soleil
A la poursuite du soleil
Publicité
Derniers commentaires
Archives
10 septembre 2016

Samedi 30 juillet 2016 – Se ravitailler à Gavarnie

A l'aube les Espagnols partent à l’assaut de la « muraille » et de mes oreilles.

Auberge le Maillet

07-30 (3)

La journée commence pour de bon 300m plus bas par un vrai « petit » déjeuner à l'auberge le Maillet (8 heures).Les chevaux montent aux pâturages. Sur le sentier dégagé j'arrive à joindre ma compagne par téléphone. Cela fait du bien. Elle a moins mal au dos mais il n'est pas sérieux qu'elle m'accompagne sur un bout de HRP à partir du Somport.

 07-30 (4)

07-30 (5)

J'évite de descendre. J'essaie de maintenir mon altitude pour rejoindre le lac des Gloriettes (1680m). Je rencontre pas mal de marcheurs le long du gave de même nom, à l'entré du cirque d'Estaubé. Je le découvre moi aussi. Il est beau et imposant. Les cirques de Gavarnie, Troumouse et Estaubé sont inscrits au Patrimoine Mondial par l'UNESCO.

07-30 (9)

 

07-30 (12)

07-30 (11)

Géranium des Pyrénées

 

Je prends la direction de la hourquette d'Alans (2430m). La montée sous le soleil paraît longue.

Sentier pour le refuge de Tuquerouge ( ou le port de la Pinède ?)

Je croise deux randonneurs allemands sur le départ de sentier pour le refuge de Tuquerouge ( ou le port de la Pinède ?). Ils sont super chargés. J'arrive au col après m'être désaltéré à une source vers 13 heures. Le ciel donne des signes de mauvais temps. Je décide d'aller me restaurer près du refuge des Espuguettes 400m plus bas car je n'aimerai pas avoir un orage sur cette crête.

07-30 (19)

07-30 (20)

07-30 (22)

07-30 (23)

07-30 (28)

07-30 (29)

07-30 (30)

07-30 (31)

Refuge des Espuguettes

Je photographie les animaux tranquilles sur les paturages... et la Brèche de Roland, là-bas au fond, qui domine le cirque de Gavarnie, avec le Taillon, le port de Boucharo que je vais emprunter demain. Si je n'avais pas eu à me ravitailler je ne serais pas descendu sur la petite ville. Et ce ciel qui ne promet rien de bon...

D'ailleurs à peine arrivé au refuge qu'il se met à pleuvoir. Le refuge est bondé. Je « pique-nique » mes restes de saucisson et fromage dehors sous ma cape de pluie.

 07-30 (33)

07-30 (35)

2 heures et 600m plus bas je débouche sur la ruelle qui longe le gave de Pau (Gavarnie?) et qui mène au centre de Gavarnie. La « ville » est inondée de monde qui marche en tout sens. Déformé par ma progression solitaire j'essaie de ne pas me noyer. Et dire que ce village a moins de 150 habitants hors saison. Mais j'y accoste un week-end en plein 31ème Festival de Gavarnie et sa grande représentation dans le cirque de « Merlin Histoire d'un enchanteur ». Je passe devant le camping gavé. Il ne me donne pas envie d'y passer la nuit.

 Je cherche au milieu de ces bars, restaurants et boutiques à touristes une épicerie et le magasin de sport. Ils sont pratiquement l'un en face de l'autre.

Il me faut une carte de la région , « Vignemale, Balaïtous, Ossau » et une cartouche de gaz vissable. En 10 jours j'ai usé la pointe carbure de mes bâtons jusqu'à la moelle. C'est pas normal. La patronne de la boutique de sport remarque que ce sont des bâtons pour femme : ils sont roses. Et alors ? C'est si important ? Personnellement je les aime car ils sont légers.

Je rachète une carte que j'ai déjà en double exemplaires mais à la maison.

Passons au ravitaillement alimentaire. Seul ce n'est pas évident car beaucoup de choses se vendent par paquet de 500g, le muesli ou les pâtes par exemple. A 2 ou 3 on peut partager. Seul on prend autre chose. Et là ce n'est pas facile. Surtout dans un petit « casino » de village. Même assailli par les touristes.

De quoi sont composés mes repas ?

- pour le soir des trucs rapides à cuire (dans des soupes en sachet pour le goût et d'autres apports) afin d'économiser le gaz (je finis en général feu éteint et couvercle sur la popote) : flocons de pomme de terre, semoule de couscous, pâtes, polenta, farines de pois chiches ou de lentilles vertes, protéine de soja séparément ou mélangés au gré de mon humeur... ;

- à midi du pain, du saucisson, jambon de pays, chorizo, fromage, de l'ail, oignon, parfois les premiers jours des piments doux, concombres, petites tomates, du frais facile à transporter qui ne s'écrase pas ;

- le matin café en poudre, muesli, céréales, mélange de fruits sec, pâte de fruits, pain d'épice...

- le grignotage dans la journée se compose de fruits secs, pâte d'amande (ou/et datte, abricot, figue), pâte de fruits, barres de céréales quand je n'ai pas le choix...

Fruits secs et pâte de fruits coûtent chers dans les petites épiceries.

 

Plein d'infos sur l'alimentation là :

http://www.randonner-leger.org/wiki/doku.php?id=la_nourriture_pour_randonner_leger

 Je compte à peu près 350g de nourriture par jour. Pour 10 jours cela fait environ 4kg. A cela s'ajoute 1 litre d'eau. Je prends rarement plus sauf cas particuliers : cheminement sur une longue crête, lieu très sec, prévision d'un bivouac loin de l'eau...

 A Gavarnie j'ai prévu pour 6-7 jours d'autonomie. J'achète, entre autre, fromage de brebis et saucisson, un peu de jambon de pays, pain, 500g de coquillettes, divers paquets de fruits secs, quelques soupes. Il me restait des flocons de pomme de terre, du couscous complet bio, de la farine de lentille, 1 soupe, des protéines de soja et quelques bouillons cube.

 Une fois mes courses faites je m'installe à la terrasse d'un café et je reconditionne le tout dans mes sacs de congélation à glissière. Ceux-ci me font toute la randonnée et limitent de beaucoup déchets et poubelle. Je gagne aussi en poids et en place. Une fois mon Perrier (accompagné discrètement par le litre de jus d'orange que j'ai acheté avant) bu, mangé mes 2 pêches, mon sac a repris du volume, et je me retrouve avec une grosse poubelle que je jette avant de repartir.

18 heures, le ciel est à l'orage. Je décide de monter quand même en direction du port de Boucharo (2273m). Je vais essayer d'aller 600 m plus haut à la cabane des Soldats (1940m) pour y passer la nuit. J'y ai dormi avec Lionel il y a 3 ans. Elle est minimaliste mais elle joue parfaitement son rôle. Je vais peut-être y retrouver le lérot qui avait troué mon sac à l'époque.

Après un dernier message à ma compagne, j'abandonne le village surpeuplé sans regret. Malgré mes nouvelles provisions, grâce au mélange Perrier jus d'orange (?) j'avance rapidement. Je n'ai pas envie de prendre l'orage sur la tronche.

Le cirque de Gavarnie

 

Je croise pas mal de randonneurs qui redescendent. La cabane « Pouey Aspe » a déjà des « locataires ». J'espère qu'il me restera de la place à celle « des Soldats ». J'accélère le pas. Le cirque légèrement sur ma gauche est majestueux. C'est agréable de sentir son corps répondre sans problème à l'effort. Je pense avoir marché largement plus de 25 km depuis ce matin. Il me semble ?

07-30 (37)

Enfin j'aperçois ma cabane là-bas au loin. Un troupeau de vaches à la queue leu leu me fait face sur l'étroit sentier. Elles descendent. Le passage est délicat. La photo n'en donne pas l'air mais l'image est trompeuse. Je n'ai pas envie de pousser les vaches dans le "fossé". Je les frôle une par une. L'une d'elle me lèche le bras. Un peu de sel piqué au passage. Un ami m'avait suggéré que dans notre imaginaire la vache est notre seconde mère car nous en buvons le lait.

07-30 (38)

07-30 (39)

Enfin, la cabane des Soldats, je commence à sentir quelques gouttes. Le gros poussoir du verrou est cassé. Rentré en force il est bloqué. Pas de chance. J'arrive à le faire glisser petit à petit en le frappant à l'aide d'une grosse pierre. Enfin je réussi à le sortir complètement du verrou. La porte s'ouvre. L’atmosphère à l'intérieur est étrange. Un portrait de Jésus et des bougies sont posés sur la cheminée de la pièce principale. Un casque de motard trône sur le banc en pierre qui longe le mur. Je sors ma frontale. Les deux petites alcôves sont relativement propres.

07-30 (40)

Je vais chercher de l'eau. Les sources à proximité sont en voie de disparition. Il commence à tonner sur le versant espagnol. Je reviens à la cabane. Un lérot m'observe du haut du mur... La grêle se met à tomber et le vent souffle en rafales humides. Je me sens en sécurité malgré le décor plombant de la pièce principale. Je laisse la porte ouverte coincée entre deux grosses pierres.

Au son du tonnerre, je fais chauffer ma soupe thaïlandaise au pâtes ajoutées avec la vieille bouteille de gaz. Il en reste au moins pour 3 jours. Je la laisserai sur la cheminée enveloppée dans un sac congélateur avec un mot : « Elle n'est pas vide, si elle peut vous dépanner ? »

Je rassemble mes aliments dans un sac que je suspends à une cordelette accrochée au plafond. Je me méfie du petit bandit masqué. Il grimpe sur ce genre de mur Je regroupe le reste de mes affaires dans la petite "alcôve" qui me sert de chambre.

Je m'endors en pensant à l'étrange casque de motard...

Je suis réveillé par le lérot qui tente d'ouvrir ma popote. Elle est vide et propre mais doit sentir la noix de coco. Je fais peur à l'animal. Je reste sur le qui-vive un long moment.

La suite...

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité